Contexte de cette note
- Le projet de Plan d’aménagement et de développement durable (PADD) discuté et approuvé lors de la réunion du conseil municipal du 25/01/2022, prévoit, dans les orientations générales relatives l’environnement, un objectif de « conforter la trame verte urbaine en diffusant la nature en ville », objectif que notre association partage entièrement ; il est notamment indiqué que seront préservés et renforcés les alignements d’arbres en bordure de voie : nous avons obtenu que soit rajouté « en veillant à ne pas entraver les circulations piétonnes sur les trottoirs .
- Au même moment, la commune a dû abattre une quinzaine de platanes dans l’Allée des Platanes, car l’un d’eux était atteint de la maladie du chancre coloré, ce qui a provoqué de nombreuses protestations des riverains ; c’est malheureusement une obligation légale…Mais le maire a indiqué qu’il y aurait replantation d’arbres : nous avons souhaité que cela donne lieu à concertation
- La note qui suit s’inscrit dans la volonté de notre association de contribuer à cette concertation, si elle a lieu !
Déjà un principe de base : le choix d’un arbre doit être effectué en anticipant sa taille naturelle à l’âge adulte afin de ne pas se retrouver à devoir le tailler de manière trop brutale voire de l’étêter, ce qui le déséquilibre et l’oblige à des efforts immenses pour compenser le changement. C’est aussi le meilleur moyen d’y faire entrer les maladies. Après on peut assumer le choix d’un grand arbre mais il faut aussi penser aux futures tempêtes qui malheureusement gagnent et vont gagner en intensité.
Le choix d’espèces dites locales : on a trop pris l’habitude de planter des arbres faciles prétendument « locaux ». Non, le palmier n’est pas une plante locale. Des petits palmiers ont été plantés il y a quelques jours au rond-point à l’arrivée de l’autoroute. Quel est l’intérêt alors que le charançon les fait tomber les uns après les autres et que leur suivi demande des traitements conséquents et toxiques.
Plutôt que de chercher à réinventer la roue, faisons confiance aux espèces présentes naturellement à l’état sauvage dans la forêt de chêne vert méditerranéenne, comme le micocoulier, le chêne pubescent ou l’érable de Montpellier.
Contrairement aux idées reçues, les arbres à feuilles caduques supportent mieux la chaleur car ils ont l’option de laisser tomber leurs feuilles en temps de tension hydrique et thermique.
La technique de plantation : on voit à St-Cyr et encore pire à Marseille et Toulon des pieds d’arbres recouverts de goudron. Comment peuvent-il bénéficier d’apport en eau (on voit souvent des tubes plastiques enterrés pour les arroser) et de nutriments sans un espace ouvert non piétiné. Il faut accepter de perdre un peu d’espace pour laisser l’eau et les nutriments pénétrer tout en optimisant l’espace pour les poussettes et les fauteuils roulants.
N’est-ce pas l’occasion de planter des arbres fruitiers ? Il en existe un certain nombre supportant bien nos conditions climatiques, qui peuvent apporter ombre et fraîcheur tout en offrant des fruits. (Un élément, plusieurs fonctions). C’est pour nous un choix fort et indispensable pour la ville de demain. Pour information, là où les platanes vont être coupés, la zone de rusticité est 10a c’est-à-dire que les agrumes peuvent y être plantés. Mais il peut s’agir d’abricotiers, pêchers, cerisiers, l’idée est aussi d’implanter plusieurs espèces dans une zone pour ne pas favoriser les attaques des prédateurs et apporter de la diversité.
Enfin, à propos de végétation à St-Cyr, ajoutons qu’il faut cesser toute implantation d’agaves, de figuiers de Barbarie et autres plantes exotiques invasives. Le Parc national des Calanques se bat contre vents et marée pour défricher ces plantes en faveur de la faune locale et la ville de St-Cyr décore ses ronds-points avec. C’est un non-sens.
Richard Genevois designer en Permaculture et Écologie, 03/02/2022
